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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/233

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— Très flatteur ! Allons, Reine, un bon mouvement… viens habiter ici, et ce sera complet.

Je ris.

Elle rit, en dedans.

— Est-il maboul, ce garçon-là. (Elle cligne des yeux.) Ce serait pourtant le seul moyen pour me tirer de leurs pattes, en attendant mieux.

Je me croise les bras.

— Seulement, tu aurais peur de manquer sa sortie de prison ?

Elle a un geste de tête en arrière comme celle qui redoute toujours les soufflets.

— Ah, non, j’ai pas peur ! Quand il sortira, je m’en irai, voilà tout.

Je me remets à ses pieds, je tiens ses genoux que j’embrasse au travers de sa robe.

— Sérieusement, veux-tu demeurer ici ? Je serai ton frère, rien que ton frère. J’attendrai pour t’aimer… moins, que tu m’aimes… davantage. Je serai… ton amant de cœur, d’une race nouvelle d’amant de cœur. Pardieu, ne mâchons pas les termes et allons-y gaiement. Ton souteneur comme l’autre, qui donnera des coups de couteau à ceux qui t’em-