Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/247

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moyen de me calmer, c’est de casser n’importe quoi.

Je saisis un cornet de faïence, sur la cheminée, et je le brise en deux au coin du marbre.

L’autre me contemple, ahuri.

— Diable ! qu’est-ce qui vous prend donc ? j’ai dit une bêtise ?

— Je ne permets à personne de traiter Mlle Léonie de chameau, et si vous voulez que nous causions, il faut changer de langage immédiatement.

— Ah !…

Il recommence à m’examiner.

— Mlle Léonie doit venir demeurer chez moi, (j’appuie) chez moi, Monsieur. Ceci, pour lui éviter des rencontres fâcheuses. J’espère bien qu’on va nous laisser tranquilles.

— Fichtre ! vous aurez de l’agrément.

— Tout l’agrément qu’il me plaira d’avoir, soyez-en persuadé.

— Un collage, alors… Et vous comptez la garder longtemps ?

— Tout le temps qu’il lui plaira de rester !… Tenez, Monsieur, finissons-en. J’aime cette fille. C’est absurde, ridicule et j’en