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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/248

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conviens volontiers, mais c’est réel. J’irai jusqu’où mon amour me poussera, n’ayant d’ailleurs rien sur la conscience que la charge de cet amour… oui… très lourde… Je suis seul responsable de mes actes et de ma folie. Ma famille me dégoûte profondément, surtout depuis ce matin. Je désire que ma famille cesse de s’intéresser à mes affaires, sinon…

— Vous brisez tout comme la porcelaine de la cheminée !

— Oui (et je souris). Préméditation dont vous pouvez faire part à vos chefs.

Le bonhomme prend un air tout triste, un air presque intelligent.

— Écoutez-moi, monsieur Rogès, vous allez vous fourvoyer. Je vois bien, maintenant, à quel point vous en êtes. C’est grave. Aimez-la… de loin. De si près, chez vous, c’est plus dangereux que vous ne le pensez. Elle a un amant sous les verroux, un voyou de la pire espèce, capable de vous faire chanter quand on le relâchera, et même… de vous tuer.

— Ou je le tuerai, Monsieur. Je suis de force à me défendre.