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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/26

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simple tour de force et je n’ai pas osé demander qui…) Un escalier en échelle de meunier, du vieux bois s’effritant, m’a conduit dans sa chambre.

Là, je me suis senti ridicule.

Je n’aime pas les filles, ni celles de Bullier, quelquefois jeunes, ni celles de l’Américain, vieilles souvent et plus ruineuses que les célébrités de meilleures marques. J’ai le dégoût des technicités du métier, n’en ayant pas besoin. Mon adolescence s’est roulée en des jupes de femmes honnêtes où elle a pris l’appétit de la passion. J’ai connu dès créatures si chastes que j’en suis devenu pervers à moi tout seul. N’ayant fait ni droit ni médecine, mais simplement beaucoup d’amour dans mes livres, j’ai toujours eu les mondaines et les actrices que j’ai désirées. Je ne crois pas aux voluptés savantes, je crois aux voluptés ressenties. J’ai toujours tant donné que l’on m’a toujours un peu rendu. J’ai rencontré quelques bonnes filles parmi le peuple des cabinets particuliers, mais on n’a risqué, ensemble, que des camaraderies.

Celle qui eut ma virginité d’homme, une fort proche parente, mit à ce geste de nobles