Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/27

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gants… Pourtant, ce ne fut pas le geste de beauté. Je n’ai pas connu de femme ayant l’à-propos du geste. Elles arrivent ou trop tôt ou trop tard. Celle-là m’enseignait, en même temps, ma religion (je suis catholique) et ne m’a guéri… que de sa ferveur.

La fille au corsage rutilant allume une lampe. La chambre s’éclaire. Cette fois, une lumière discrète, un abat-jour de soie jaune. Les murs blanchis, et les meubles, en pitchpin, prennent des tons d’ivoire ancien.

De mon aventure, déshonorante à mon point de vue, et c’est assez, il ne peut surgir qu’un ennui, des fatigues, aussi le panache Montépin d’un revolver braqué, par l’écraseur de chandelle, sur le Monsieur possédant un collet de fourrure. J’ai l’envie traître de casser la lampe de cette vierge folle et de fuir. Je suis exactement dans l’état d’un personnage qui fait une visite de jour de l’an à la meilleure amie de sa mère et qui s’aperçoit qu’il a oublié la poche de bonbons. Il faut que j’en finisse ou je vais être odieux.

Elle s’est retournée, demeure immobile, silencieuse, dardant ses prunelles fixes. La lumière jaillit certainement du blanc ivoirin