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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/262

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Son appartement, deux chambres, communique avec le mien et il a sa sortie particulière.

Mais elle n’en use pas. C’est une justice à lui rendre.

Elle se repose.

Ou elle attend…

Elle va quelquefois jusqu’à sa fenêtre guetter les passants, si rares, dans ma rue, derrière un store grillagé de rubans comme un moucharabieh.

Vieille habitude.

Elle marche pieds nus, crispant ses ongles sur un tapis où ils entrent comme des griffes nerveuses dans de la mousse, et elle fredonne de temps à autre un air sourd ressemblant au fredon d’une grosse abeille captive.

Elle ne se plaint pas… oui, elle est peut-être heureuse, après tout.

Au-dessus d’elle, j’ai fait voûter les plafonds avec les plis, en forme de tente, de la faille jaune. On dirait que le soleil égyptien meurt, sur nos murailles, en longs rayons s’évanouissant.

La chaleur est suffocante, dans cette étroite prison, car nous sommes en juillet et