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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/265

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va, lasse d’espérer mieux, je garderai d’elle, la prostituée immonde, le souvenir exquis des roses blanches de sa peau.

Je vais souvent voir mes jeunes amies, Mme Saint-Clair, Mme Noisey, et, par un nouvel équilibre des lois sociales, c’est la bourgeoise artiste et la bourgeoise mariée qui font le métier des filles, tandis que la fille est en train d’oublier, ô sommeil sans rêve, qu’elle n’est plus tout à fait une vierge.

Ces dames sont tristes. Aujourd’hui, elles ont pleuré sur moi, qui me suis laissé aller à la dérive de leurs larmes, parce que j’ai des secrets pour elles et que cela se voit bien.

Elles sont touchantes et folles, surtout très voraces ; elle finiront par me rendre plus chaste que Mlle Léonie.

Mon Dieu, qu’on s’amuse bêtement dans la vie dès qu’on cesse de faire de la littérature !

Et mes amis, mes camarades, sont maussades parce que j’ai muré ma porte.

Andrel prétend que j’élève un singe.

Massouard grogne, regrettant la chartreuse verte.