Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/269

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— Oui, la médaille… (Elle s’étire, la bouche et le geste énervés.) Tu sais que je suis d’Auvergne ? C’est là que j’étais chez des parents nourriciers, dans la montagne, oui, une grande plaine sur une montagne.

— Voyons, Reine, tu dis des bêtises. Une plaine sur une montagne ? Elle est saoule, la petite Cléopâtre. Tu ferais mieux de m’embrasser.

Elle bâille.

— Ce que tu es collant, tout de même !

— Ah !… Explique la médaille ou embrasse-moi. Je te promets une parure de sequins très faux, en cuivre d’orient, si tu m’expliques.

Ses yeux s’allument.

— Tu as de la veine ! J’ai justement envie de ça depuis que j’ai vu le collier de la belle Féridjé de la foire aux pains d’épices…

Je pouffe.

— J’en étais sûr ! Quand il s’agit de poudre d’or ou de sequins faux, elle marche, la petite peau-rouge. On t’aura toujours pour des verroteries ou… un coup de couteau. Mais on ne reçoit guère que du toc, en échange. Embrasse-moi d’abord.