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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/270

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— Je ne sais pas embrasser… ça m’ennuie. Si tu savais ce que ça me rase.

— Oui, je connais l’histoire… tu es vierge.

Elle m’embrasse comme un oiseau méchant flanquerait son bec dans une écorce d’arbre.

Elle oublie le métier, complètement.

— Mieux que ça, dis ?

C’est l’enfouissement de tout mon être, cette fille, dans un marécage où des monstres me regardent expirer avec des yeux troubles.

— … Une plaine qui serait sur une montagne. Non. Je ne me trompe pas, mon petit homme, et je ne suis pas saoule, parce que je ne me saoule jamais. Une plaine qu’on appelait le plat… le plat… le plateau de Gergovie.

J’ignore ce qu’elle veut dire et j’ai un singulier frisson.

— Le plateau de Gergovie ? Tu as raison, c’est bien en Auvergne, ce pays-là, et si tu savais ton histoire de France…

— Voilà, je me rappelle pas très bien. J’étais gosse, tu comprends ? Je vois une chambre où des oignons séchaient au plafond. Je me cachais pour en voler, quand