Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/274

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voir. Il est entré dans mon bureau et m’a dit, causant bas comme dans une chambre de malade :

— Rogès, vous allez me faire le plaisir de prendre l’air. Vous êtes pâle, et vous avez la fièvre. C’est idiot.

— Non. Je crains qu’elle ne s’en aille durant mon absence. Je n’ose plus la quitter. Elle s’en ira ou… me ramènera des hommes.

Jules Hector sourit, imperceptiblement.

— Vous ne pouvez pas vous rendre compte…

— Si, je me rends très bien compte ; vous aimez. Enfin, voyons toujours l’idole. Elle en est peut-être digne. Je vous le souhaite.

Je suis allé chercher Reine. Elle lisait, les yeux fermés, en bâillant.

— Un de tes amis, le type ?

— Oui, un Monsieur grave. Sois gentille.

— Est-ce qu’il faut que je marche avec lui ?

Elle trouverait cela tout simple, je crois. Un de plus, un de moins…

Je l’ai ramenée dans sa robe transparente de déesse de l’illusion, ma petite idole en deuil, je l’ai priée seulement de ne point parler.