Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/281

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Elle s’assied sur le bord de mon lit, en tenant haut sa lampe.

— Il n’y a rien. Je m’en vais.

Et le pauvre Lazare ressuscité par sa présence bénie, se sent mourir encore de sa présence maudite.

C’est le coup de couteau final.

— Pourquoi t’en vas-tu ? Que t’ai-je fait, Reine ? Tu m’en veux de l’ami et des femmes ? J’ai eu tort de te montrer aux gens, mais tu es si belle. Ma petite Reine, tu ne vas pas t’en aller, ce serait un crime.

— Non, je ne t’en veux pas pour le type et pour les femmes. Tu es… maboul. Pas ta faute. (Elle caresse doucement ma poitrine, et je ne l’ai jamais sentie si douce. Mon Dieu, comme elle me fait mal !) Je suis obligée de partir. Voyons, du courage, mon petit homme. L’autre est sorti de prison. Tu comprends bien ?

Je retombe, le front caché dans mon oreiller.

Oui, je comprends bien. J’avais déjà très bien compris plusieurs fois. Je ne voulais pas le croire. J’espérais toujours… le vaincre.