Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/82

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Subitement calme, je la dépose sur un fauteuil.

— Lia, je ne joue plus. Tu as dépassé la mesure.

— Hein ? Il y a de la mesure, maintenant ! Ah ! non, c’est idiot ! Risquer de se faire tuer pour un homme ! Tout planter là pour venir se jeter à son cou et l’entendre verbaliser comme un garde champêtre… Ça c’est trop fort ! Tes amis ? Est-ce que tu n’aurais pas dû les flanquer à la porte en mon honneur, espèce de grand mal élevé ! Tes amis ! Ils sont propres ! Massouard, c’est un palefrenier. Lui confier mon buste ? Je ne lui montrerais pas ma jambe, seulement. Mon mari en connaît de plus chouettes, des sculpteurs dans l’architecture ; et ton Andrel qui pond des livres comme des Bottin ! On ne peut même pas fourrer ça dans son lit pour s’endormir, tellement c’est gros. Ah ! Ne crie pas… tu m’as dit déjà qu’il faisait trop dense… sais pas ce que ça veut dire, mais je lui répéterai un jour, sois tranquille. Quant à Hector, je lui en passe parce qu’il est poli, seulement j’ai idée qu’il doit être symboliste ou… pédéraste, car il ne serait pas toujours ha-