Aller au contenu

Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

billé de noir et ganté de blanc comme une lettre de faire part !

Je suis étourdi, suffoqué, sans voix. Non, je n’ai pas envie de crier, j’ai envie de me sauver.

Elle me griffe.

— Symboliste ou pédéraste, Jules Hector ? Lia, taisez-vous, sacré tonnerre, ou je vais vous gifler !

Elle -est debout, furieuse, ses cheveux courts semblent droits, ses sourcils sont en accent aigu, sa bouche est violette, elle a ses ongles en avant.

— Moi ! Essayez donc de me battre, moi que mon mari n’a jamais osé toucher ! Vous êtes déjà assez brutal, Dieu merci. C’est bon… je m’en vais… tant pis si mon mari est chez les Devierne, je lui dirai d’où je sors et tu auras du plomb dans la cervelle, puisqu’au fond tu as peur de ça !

Le malheur est que mon état de nerfs ne me permet pas de juger drôle une offense de singe.

J’ai levé la main et je la gifle, histoire de me différencier du mari.

Pas très fort, assez pour lui donner des couleurs.