Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/91

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tecture indo-chinoise, mais je me suis arrangé de façon à ce que cela ne le tente point. Aux fumoirs des soirées où nous nous retrouvons une ou deux fois par mois, nous causons du ton détaché et plaisantin des gens qui n’ont plus rien à se dire.

Pour l’honneur de notre sexe, je ne peux pas supposer qu’un mari, jeune, assez intelligent, serait-il à mille lieues de toute littérature et de toute psychologie, ne puisse pas se douter, au seul parfum de la peau de sa femme, qu’elle le trompe.

Si Gaston Noisey, l’architecte d’humeur casanière, vient me faire une visite, c’est qu’il sait tout, comme au dernier acte.

Le fauve qui dort en moi se réveille dès que je me sens en présence d’un danger physique, c’est-à-dire j’ai d’abord très peur et mon second mouvement cherche une arme, parce que la bravoure est une résultante immédiate de la peur, pour les animaux, du moins.

Je recule, d’instinct, du côté d’une panoplie où se réunissent, en étoile d’acier, cinq lames de poignards qui ne peuvent servir à rien.

Il serait simple de frapper le premier.