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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/96

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— Je ne suis pas un saint, je vous assure, Noisey, vous exagérez… par politesse. Débrouillons : quel conseil voulez-vous me demander ?

Il respire doucement, se caresse la barbe. C’est étonnant comme il est simple.

— Oh ! je vais vous paraître un peu ridicule ; mais c’est plus fort que moi, j’ai confiance en vous, parce que vous êtes très gentil, très bien élevé ; je vous ai entendu vous emballer tellement sur les questions d’amour, et prétendre qu’on n’a pas le droit de corrompre des innocents… alors… j’ai fini par me dire que ce serait encore vous qui sauriez me tirer d’embarras.

Va-t-il m’emprunter de l’argent ?

Le mot de Mlle Léonie me revient : « Tout ça, c’est du chiqué ! »

— De plus en plus à votre service, mon cher Monsieur.

J’émiette un bâton de cire à cacheter pour prendre patience. Le préambule est un peu long. Au théâtre ce serait d’un goût détestable.

— Monsieur Rogès, pourquoi espacez-vous vos visites depuis quelque temps ?