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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/97

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― Mais, mon cher Noisey, je suis tellement roulé par la vie des lettres. Une première, des romans, et des correspondances folles. Je vous ai déjà dit qu’il y avait des trous dans mon existence absolument comme dans la lune. Je m’éclipse, je m’enferme, et, au lieu de faire la noce, selon la jolie expression de Mme Noisey, je travaille sans même le souvenir de mes meilleurs amis.

— Êtes-vous bien sûr que vous n’avez pas d’autre raison… pour nous fuir ?

— Je vous jure…

Il hausse les épaules, ses bons yeux deviennent tristes.

— Allons ! Allons ! Ce n’est pas vous qui l’avoueriez. Je vais vous apprendre, moi, pourquoi vous nous fuyez, Rogès… car vous nous fuyez, maintenant… C’est parce que… parce que ma pauvre petite folle de femme s’éprend de vous et que cela vous agace… Ça y est-il ? Est-ce bien cela ?

Je suis tué.

Heureusement que je ne peux jamais pâlir étant déjà très pâle, de naissance.