Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/165

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gistes, c’est des alcooliques, presque tous. On a été heureux avec ma femme, puis le petit est mort, des convulsions, le médecin disait qu’il tenait de famille. Un sang pourri, quoi ! Moi, je n’ai jamais pu supporter le vin. Je préfère le cidre aux boissons frelatées par les marchands… Ah ! ce que j’en ai vu défiler ici des gros bonnets ! Des ministres, des comédiens, sans compter les richards anglais, des Messieurs qu’il faut surveiller du coin de l’œil, car ils émiettent mes murs. Les Anglais, quelle sacrée racaille ! Ma femme prétend que je me ferai renvoyer parce qu’un jour j’en ai oublié un au fond d’un souterrain, histoire de rigoler ! Elle a couru le délivrer, cette innocente ! Je vous le demande ? Est-ce que je peux leur permettre de toucher aux trésors de la France ? L’État, c’est moi, ici !…

Un silence coupa ce prologue. On était assis sur les bancs du théâtre de la nature, des dalles funéraires mises en tas, mais lui,