Aller au contenu

Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ma faiblesse corporelle, de mon teint blanc et de mes cheveux de fille. Pourtant, je sautais, à cheval, des barrières d’un mètre et je savais conduire à la Daumont.

On allait au pas, sans chiens, pour ne pas s’éventer soi-même et on écoutait de toutes ses oreilles.

Tout à coup, au tournant d’un fourré, nous eûmes la sensation d’une présence humaine, d’une respiration haletante comme si quelqu’un retenait péniblement ses cris ou ses sanglots.

— Il y a un blessé par là ! fit mon père qui marchait enfin sur le sentier de la guerre.

— J’ai, en effet, entendu comme un gros soupir, murmurai-je très ému.

Il faisait un matin frais, avec un joli brouillard de septembre, derrière lequel s’épanouissait le soleil en rose d’or. Les parures de perles des grandes araignées des fougères scintillaient suspendues en nombreux fils aux festons des ronces et l’on devinait le secret des sources qui ja-