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Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/31

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loup ! Au loup ! Au chien enragé. Au secours ! Aux fourches ! Aux fusils ! ».

C’était justement la récréation de la laïque de la rue des Saulaies, et ces pauvres gamins, balayés par la panique, bondissaient ayant l’air d’une meute que l’on fouaille, à part que c’étaient eux, le gibier poursuivi, et que la vraie meute était représentée par un seul chien… mais quel animal ! Immense, bombant le dos, tel un dromadaire, couleur de tigre, la langue pendante et horriblement rouge, l’œil sanglant, la queue entre les pattes…

« Bon Dieu de sort ! cria le maire du seuil de son auberge. Et je n’ai pas mon fusil ! Il est en réparation chez l’armurier ! » « Ni moi ! Le mien, comme de juste est tout chargé, pendu à son clou. Un sabre ! Un couteau que je hurlai, ou nous sommes tous perdus ! ». « Non ! Non ! Antoine ! Il faut le tuer, le tirer de loin ! Ah ! nos enfants, tous les enfants de la laïque ! « Le maire et moi, nous devenions un peu fous. Cette