Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/58

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fendue entre deux parenthèses de rides qui évoquaient l’idée d’un râtelier accentuant le ressort naturel des mâchoires. Pourtant, comme son cheval, il avait l’œil doux et sombre, frangé de cils touffus.

— Vous êtes Italien ? fit le chef, cherchant à se souvenir du type de cette race aux yeux passionnés.

L’homme répondit, en pur anglais :

— Algérien, mon capitaine. C’est votre colonel qui m’envoie. Je m’appelle Amaldo.

Et il lui tendit une enveloppe.

Italien, Brésilien, Espagnol ou Portugais, il serait bien assez bon pour la prochaine boucherie. Le chef, indifférent, parce qu’il se savait plus abandonné que l’homme, prit la lettre qu’on lui tendait, la glissa sous sa veste. On verrait cela demain, au jour, s’il y avait encore un jour.

— Il faut aller mettre votre cheval à la corde, derrière les autres, et l’attacher de manière à ce qu’il dorme debout. Les chevaux qui se couchent en ce moment ne se