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Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/59

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relèvent plus. Nous sommes ici pour ne pas nous endormir, nous, les cavaliers… pas même debout.

L’Algérien répliqua, tranquillement :

— Je viens pour veiller avec vous, mon capitaine.

Il avait l’air du passant qui entre dans la maison mortuaire par politesse. Plus on est des gens vivant autour du lit, moins on sent l’odeur du cadavre. Il ajouta, les yeux fixés sur son cheval :

— Inutile de l’attacher. Zéphi ! Rejoins les compagnons et tiens-toi droit. Ne salis pas ta belle robe à te vautrer. Ce n’est plus le moment des pansages de gala, mon vieux.

Un mouvement d’étonnement secoua l’inertie des soldats, accroupis en rond, guettant tous l’ébullition de la potée dans la vaste marmite. Affamés, harassés, ils regardèrent cependant ce cheval qui entendait les ordres comme un homme. Au petit pas, boitant d’un sabot, Zéphi s’éloi-