Page:Rachilde - La Découverte de l’Amérique, 1919.djvu/68

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de la poudre pour ne pas respirer cette odeur fade montant de la terre arrosée de rouge, venant aussi de lui-même qui commençait à se corrompre, pris par le talon au piège mystérieux du patriotisme. Et la terre tournait, la vallée tournait, les chemins tournaient, l’enfermant dans un cercle de plus en plus restreint ; des bulles jaunes et pourpres, cristallines, montaient, descendaient devant ses prunelles brûlées aux reflets des drapeaux, à l’éclat de la mitraille, aux incendies de leurs maisons, aux larmes de sa mère… car il avait bien vu que la pauvre femme pleurait en livrant sa grosse bassine, vieille d’un siècle, où trois générations avaient puisé la vie !

Oh ! cette vallée de pierrailles, ce désert après les gras pâturages de leurs fermes ! Cette région des mines où toute beauté résidait en dessous — peut-être nulle part — ce leurre éternel du trésor enfoui qui ne se laisse pas surprendre, se revêt de désolations et de brutales sécheresses afin