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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/172

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Les chevaux de bois, Messieurs ! Dépêchez-vous ! Ah ! voilà monsieur Reille ! Ce n’est pas trop tôt… Je vous cherchais. Où est donc ma tante ? Elle n’est pas remontée ? Elle est bien longue à sa toilette. C’est qu’on ne peut guère danser sans elle.

Éliante, selon leur convention, entrait par une autre porte. On se précipita autour d’elle, et on l’accapara. Léon ne la revit pour ainsi dire plus de la soirée.

À la collation par petites tables, Missie s’arrangea de façon à se trouver en tête à tête avec le jeune homme.

Elle soupçonnait des choses.

— On s’est amusé chez nous, aujourd’hui, n’est-ce pas, Monsieur ? Pourquoi faites-vous cette figure d’enterrement ?

— Beaucoup amusé. Mademoiselle… Une journée que je n’oublierai de ma vie.

— Vous dites cela comme si vous alliez vous pendre ! Aimez-vous les cailles en petites caisses ? Passez-moi le champagne. Vous ne buvez pas ? Il est vrai que vous n’avez pas dansé, non plus.

— Merci, je n’ai pas très soif. Ou… je crois que je boirais trop, si je buvais.

— Ah ! Ah ! Des chagrins à noyer ?

— Non ! Le tapage, la chaleur…

On causait et on riait aux éclats autour d’eux.