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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/210

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mon costume… Je travaillais… Non ! ne prenez pas cette chaise… elle est sale… Ce fauteuil-là… je suis désolé, madame Éliante.

Elle s’assit et d’un regard sérieux, très posé, elle fit le tour de la pièce.

C’était une chambre comme toutes les chambres d’étudiants. Des masses de livres, une tapisserie de livres empêchant de contempler la nudité des murailles, quelques petits bibelots dénotant la jeunesse et qu’on allait dans le monde. Un accessoire de cotillon, près de la glace de la cheminée : un joli petit bonnet de folie à grelots d’argent, un parapluie chinois en papier multicolore, un pot à tabac très ventru et, trônant au milieu d’un guéridon, une sphère, un gros globe terrestre. Le parquet, carrelé, se couvrait d’un vieux tapis de moquette fort ordinaire. Le lit, un grand lit bien tenu, avait l’aspect d’un bon meuble de province envoyé par des parents soucieux de propreté intime et des vêtements s’échouaient ; ici un pantalon noir, là une pile de chemises rapportées par la blanchisseuse le jour même ; plus loin, une armoire à glace s’ouvrant en face de la fenêtre les attendait pour leur classement définitif et les attendrait longtemps. On penserait à ranger quand les études seraient terminées.

Léon se jeta sur l’oreille moulée, laissant