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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/241

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dehors, cette fois, de toutes ces complications mondaines. Allez vite chercher Mme Donalger, je vous en prie, calmez-la ! et tâchons de nous expliquer mieux tous les trois. Je n’ai jamais pensé à demander ni sa main, ni la vôtre. Je n’oserais pas. Tout cela, c’est une comédie qui continue ! Allez la cherchez, je vous en supplie.

— Je comprends bien, Monsieur ! Vous l’aimez encore ?

Elle conservait une petite mine douce, résignée. Elle poussa un gros soupir, examina de nouveau ses souliers de vélo.

— J’attendrai… puisque je suis pincée, moi aussi.

Léon ne put s’empêcher de rire, pendant qu’elle tamponnait ses larmes d’un geste naïf.

— Voyons, Missie, dit-il tout bas, vous exagérez, et tout le monde exagère dans cette maison. Marie, vous me faites une peine, non, un honneur que je ne mérite pas ! Réfléchissez, je ne peux pas vous épouser, je vous ai déjà dit que je ne possédais ni fortune, ni position. Il faudrait au moins attendre que mes parents…

— Nous attendrons ! soupira Marie, dont l’orgueil n’était pas le principal défaut.

Et ils s’assirent tous les deux aux deux extrémités d’un canapé, mettant leur menton sur leur paume. Puis, machinalement, voyant