Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/263

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au travers des menues bestioles, qui eurent l’air de crier, leurs petits becs menaçants dardés comme des aiguilles.

— Cette opale est splendide ! murmura-t-il, pour écarter un peu l’idée de mort flottant perpétuellement dans leur atmosphère.

— N’est-ce pas ? Eh bien, écoute, Léon, regarde-la bien… je t’appartiendrai la nuit où elle flambera toute seule.

— Diable, que signifie encore cette histoire ? Et me permets-tu de la jeter dans une cheminée à la première occasion ?

— Je le raconterai l’histoire des opales un autre jour.

— Non ! Tout de suite. Viens chez moi ? (Il ajouta, railleur :) Je ferai du feu !

— Je le propose mieux que cela, m’accompagner jusqu’à ma porte… Je renverrai la voiture, nous marcherons.

— Ah ! j’accepte… mais on soupera, dis ?

— Ne me fais pas de peine, j’ai le choix de l’heure.

— Comment donc, et des armes, y compris des épingles à chapeau. J’ai juré. Mais en pleine rue, hum !… c’est assez difficile de s’embrasser, Madame la jongleuse !

Au vestiaire, parmi la foule, il fut très correct, lui drapa sur ses épaules son immense manteau