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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/276

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— Qu’a-t-elle ? interrompit le jeune homme anxieux, toute sa gaieté triomphante envolée.

— Oh ! rien de grave ! Elle s’est levée très tard, s’est plainte de douleurs nerveuses, a déjeuné cependant mieux que de coutume ; elle a bu du vin, elle qui n’en boit jamais, et elle est descendue chez elle, me déclarant qu’elle voulait préparer sa chambre pour nous montrer ses belles robes. Vous savez, la collection des pays chauds ? Au contraire, elle est très gaie, quoique souffrante, elle veut nous faire danser… pour vous apprendre, Monsieur.

Et elle esquissa une gracieuse révérence.

— Elle n’est pas sérieusement malade, Marie, vous me le diriez, n’est-ce pas ?

Marie examina le jeune homme, la physionomie inquiète, comme si elle le voyait pour la première fois. Son regard de petite personne libre avait quelque chose de dur, un effarouchement ou une résolution, mêlée d’une inexplicable timidité.

— J’apprendrai, Mademoiselle, j’apprendrai tout ce qu’on voudra, et j’espère que vous m’aiderez ? murmura Léon poliment.

— Oh ! moi, je ne connais pas les rites espagnols ! Ce sera fort amusant pour vous si elle s’en mêle. Moi, je suis une élève encore.

— Une élève très… stylée, Mademoiselle !