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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/280

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— Va pour les pommes d’Anam ! Je me sens en appétit, et il n’y en aura jamais trop, affirma le jeune homme ; seulement, qu’est-ce que le nez de Mlle Louise vient faire dans ce joli dessert, ma chère Missie ?

— Vous êtes drôle ! Nous ne pouvons pas vous apprendre à danser sans lui. Mlle Fréhel tiendra le piano. Ma tante n’admet pas qu’on fasse de la musique soi-même, alors qu’il y a de grands artistes pour s’en charger.

— Je la reconnais bien là ! Sacrée princesse ! gronda-t-il, mais il garda ses réflexions. On entendait la voix d’Éliante, derrière la porte, la voix d’Éliante, sa vraie voix.

Elle entra, conduisant Mlle Louise Fréhel par le bras.

— Bonjour, mes enfants, dit Éliante affectueusement, les yeux à moitié clos comme quelqu’un qui vient de s’éveiller, je vous amène notre madone à la harpe, elle est bien gentille de s’être dérangée pour nous. Mademoiselle Louise, je vous présente M. Léon Reille, un futur danseur… s’il veut apprendre, et il faut qu’il apprenne. Vous allez bien, mon petit ami. Moi, je suis nerveuse… je casserai tout… mes doigts tremblent… Voyez !

Elle lui tendit la main.

Léon se sentit tout inondé d’une puissante