Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/47

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II

« Chère Madame et… amie,

Je vous remercie de la leçon très spirituelle que vous daignâtes me donner (un passé défini, bien défini, vous effarera-t-il moins, cette fois, qu’un imparfait ?), il y a juste une semaine, et je viens m’excuser de ne pas avoir envoyé la botte de fleurs d’usage, ou tenté la pieuse visite de digestion, mais, de la leçon si exquise, il résulte, pour votre humble serviteur, des choses tellement désagréables que je juge plus nécessaire de devenir tout à fait… le dernier des goujats !

Oui, chère Madame, je ressens si peu d’enthousiasme pour les vases anciens en forme de jeune fille que j’ai résolu, au lendemain même de mon expédition vers l’impossible, de me guérir de leur souvenir cuisant par un petit voyage au pays des réalités vulgaires. (Entendez, s’il