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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/62

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imaginez donc qu’on apprend tout en latin…

— Moi, je ne sais pas, je ne sais rien… Je désire ne rien savoir.

Et elle crispa ses petits pieds de souris sur le tabouret pompadour.

— Il y a cependant une chose que je veux que vous sachiez, madame Éliante, murmura-t-il très bas, durant de bruyants accords plaqués, car Mlle Missie venait de réintégrer les romances d’Yvette, je casserai la cruche !

— Je vous en prie, taisez-vous, Monsieur. Mon beau-frère nous regarde.

— Bah ! Puisqu’il est sourd.

M. Donalger, le beau-frère, s’écria :

— Ah ! le quartier latin, jeune homme ! Mon vieux quartier latin, mais il n’a pas changé, je vous assure.

Muni d’une diplomatie fort rudimentaire, le brave homme n’imaginait point qu’un étudiant en médecine, présenté chez lui pour la première fois, dût causer d’autre chose que de son pays.

— Tiens ! vous n’avez pas menti… ajouta Léon, il est réellement sourd… Comme le fameux pot vierge. (Il reprit, plus haut.) Non le quartier latin ne changera jamais, il est toujours peuplé de voyous et de nigauds qui fredonnent toujours les mêmes refrains, ils