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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/63

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conspuent ou ils suivent… les femmes ! Ah ! ce qu’on s’y amuse, Monsieur, au vieux quartier latin ! et il dissimula un bâillement de très réelle fatigue.

— Mauvais sujet ! lui décocha le sourd, avec un rire de circonstance, car il s’était bien appliqué dans ses faciles déductions.

Les deux dames se retirèrent en recommandant à Missie une nouvelle partition de Manon, une édition de luxe qu’on devait avoir chez soi, à cause de la reliure.

— Cela fait très gentil pour un cadeau d’étrennes, déclara celle nimbée d’une chouette.

— Et puis c’est agréable à voir sur le coin du piano, affirma la seconde, qui n’arborait qu’une modeste moitié de colombe.

Les deux dames sorties. Missie s’écria, entre deux éternuements :

— Quelles raseuses ! elles ne disent jamais rien de drôle, et elles ont peur des chansons de café-concert ! je n’aurai pas cette partition, car j’ai horreur des tirades sentimentales en musique.

Éliante ajouta doucement, avec un demi-sourire complice.

— C’est leur chapeau qui écoute.

Léon sourit aussi, et le beau-frère déclara péremptoirement :