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Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/77

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— Missie, Missie ! répéta Mme Donalger scandalisée. Monsieur ne te connaît pas assez pour que tu lui fasses tes confidences de… savante… Va t’habiller, dis, et surtout couvre-toi bien.

— Non, je me mets en peau… D’ailleurs mes robes montantes sont trop du matin. À tout à l’heure, Monsieur.

Puis, d’un mouvement brusque, renversant sa chaise en arrière, elle courut se jeter au cou d’Éliante, qui allait, descendre chez elle.

— Ma petite tante… ô ma petite tante chérie… comme je t’aime ! Tiens, je t’adore… embrasse-moi, tu n’es pas fâchée… d’ailleurs tu es si bonne, ma belle petite tante !

Debout, nerveux, devant les deux femmes s’embrassant, le jeune homme avait envie de demander sa part. Heureusement que le vieux diplomate lui glissa une boîte de havanes sous le nez.

— Hein, dit M. Donalger faisant claquer sa langue, elle est amusante, ma petite nièce ? C’est la joie de notre maison.

— Je m’en doute ! murmura Léon, mordant rageusement un cigare, et une idée abominable lui traversa l’esprit.

Une heure après les deux femmes refaisaient leur apparition en grande toilette. Éliante en robe de tulle noir pailleté sur un dessous de satin, et