Aller au contenu

Page:Rachilde - La Jongleuse, 1900.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ruban compliqué et se blesser à l’agrafe dissimulée d’une boucle.

Éliante, toujours immobile, murmura :

— Est-ce que vous connaissez la pièce qu’on joue ce soir ?

Il relira ses doigts fiévreux, hésita, et, saisi d’une fureur imbécile, il la pinça en pleine peau, la pinça sans mesure, âprement désireux de la voir se débattre, se trahir, de l’entendre crier, de la faire jaillir femme et toute chaude, exaspérée, de son enveloppe de sirène.

D’un ton fort calme, elle ajouta :

— Un drame ou une comédie, cher Monsieur ?

Missie, de mauvaise humeur, se moucha éperdument.

— Moi, ça m’est égal ! je vais avoir le nez rouge.

— Je crois, souffla Léon, que c’est une comédie qui… deviendra un drame vers la fin !

— Nous verrons ! conclut Éliante d’une voix de rêve.