tions !… Oui, je monterais des scies à papa… je lui dirais par exemple : « Pourquoi mon ami Jacquiat n’a-t-il pas autant d’avancement que le petit Zaruski, un effronté ? Jacquiat est un mâtin plein d’avenir et… »
— Qu’est-ce que c’est que d’avoir de l’avancement ? demanda Mary.
— C’est d’attraper ses grades le plus vite possible, tiens !… Ensuite : « Jacquiat est un officier bien élevé, une rareté à notre époque, un officier qui ne va pas perdre son temps en permission, qui s’occupe de ses hommes… Il faut voir ses chevaux, ses chambrées… Ah ! un fameux piocheur, ce Jacquiat. »
— Pourquoi ne le dites-vous pas vous-même à papa ? interrogea encore Mary, persuadée que son compagnon se moquait d’elle.
— Il ne me croirait guère, soupira le gros hussard. Il prétend d’ailleurs que mon ventre m’empêche de monter à cheval !
Et tout d’un coup, Jacquiat, très entêté, se planta sur une roche les épaules bien effacées, le jarret tendu, rentrant son estomac comme à la parade.
— Tenez, examinez-moi, Mademoiselle Mary, ai-je du ventre, oui ou non ?… Je soutiens que ça diminue tous les jours !
De formidables éclats de rire retentirent derrière la roche, car les autres avaient deviné le sens de la démonstration. Jacquiat avait-il ou n’avait-il pas trop de ventre ? telle était la question débattue perpé-