Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/148

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Une fille de quinze ans, assez grande pour son âge, en jupe à plis, au corsage de velours orné d’un fichu blanc.

Elle avait des bandeaux plats très noirs, un nez court, très droit, une bouche méchante ou simplement moqueuse, et toute la figure tachée de taches de son.

— Vous êtes bien honnête, Mademoiselle, que je répondis, confus. J’en casserai volontiers un petit morceau.

Ça l’amusa d’être appelée mademoiselle, car elle fit le geste des épaules que font tous les enfants, la tête rentrant dans le cou, lorsqu’on se trompe devant eux.

— Vous risquez pas de prendre tout, puisqu’on allait le ficher dehors. Nous en avons un arbre dans la cour.

— Je voudrais bien le voir, dis-je avec respect.

Elle éclata :

— Ma tante, cria-t-elle, notre client qui veut voir le lilas de la cour.