Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/149

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La vieille répondit, de son étable où elle trayait :

— Ben, faut le mener, Marie.

Je suivis la petite.

C’était une cour adossée au flanc de la falaise. Six mètres carrés de sable et de graviers entourés de palis de genêts avec un hangar sous lequel s’entassaient pêle-mêle des fagots, du varech, des instruments de jardinage, un monceau de choux. L’arbre, un arbuste tout au plus, s’épanouissait dans le coin nord, si on peut appeler s’épanouir pousser son feuillage gris et ses fleurs avortées comme quelqu’un pousserait une maladie de boutons.

— Voilà, dit la petite, riant des yeux tout en affectant un air grave, mais il y a le jeu de boules.

Nous gagnâmes le jeu de boules. La moitié du hangar était organisée en tonnelle (sans verdure aucune) possédant sa table rustique, ses deux bancs, et nous nous assîmes.

On regardait la muraille de la maison, en