Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/29

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cause de la sirène, et parce que je suis gris.

Je tourne, je tourne. Mon cœur aussi, hélas ! Il me vient l’envie extraordinaire de tout lâcher et d’aller boire le dernier coup à la grande tasse. Mais c’est plus fort que moi, je me cramponne.

Je vole, je saute et je roule… Je suis secoué comme par la poigne d’un géant. Je ne peux plus rien distinguer. Ou je suis plus saoul que jamais, ou le bateau et le phare tournent autour de moi ; tantôt celui-là est gros comme une noix, tantôt celui-ci s’allonge comme un cierge d’église.

— Jean Maleux, tu es foutu ! rugit la sirène au loin.

Je redescends…

Je sens mes jambes toutes froides. Je suis au beau milieu de l’eau. Ça m’entre maintenant dans la bouche. Allons, c’est fini de Jean Maleux ! Pas la peine de nager, car je vais être brisé contre le roc…

…Et voilà que je me relève. Je me trouve,