Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/80

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se promenait le long de l’esplanade, fumant sa pipe. Je pouvais mentionner ça. Je tortillais ma plume. Elle n’allait pas fort, l’écriture, avec moi. Je pensais à des tas de choses inutiles. Une heure de plus, une heure de moins, la belle affaire… Et, cependant, ma chemise collait de songer que les barques comptaient toutes sur nous comme sur le bon Dieu.

On ne voyait pas souvent les gros navires. Ils essayaient de nous brûler la politesse, rapport à un certain prolongement de récifs à fleur d’eau. On apercevait ça par les temps clairs, et ça ressemblait à une ligne plus sombre de la vague, un endroit où il y aurait eu un sentier tracé dans la grande prairie, la grande prairie dont les herbes sont les cheveux des noyés.

Nous possédions un canot dit de sauvetage pour y aller voir, mais l’eau se brisait sur ce dos de Baleine, de façon à vous ôter sérieusement l’envie de la curiosité.

Faudrait tenter la course vers les midi, par un ciel bien découvert.