Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/83

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la veille. Il ne lisait que les imprimés, probablement.

— On m’a dit de consigner les grains, que je répondis me rengorgeant, ça vous épargne toujours une besogne… et, en échange, vous auriez bien dû me réveiller plus tôt, patron !

Il me regardait toujours, l’œil se troublant peu à peu, s’égarant, cherchant des idées dans les coins de ma chambre.

Il traça quelques signes en l’air, grogna des mots baroques, s’en alla, tirant la jambe et balançant les coudes.

— Oh ! c’est sans rancune, monsieur Barnabas.

Il se tourna, brutal :

— Faudra pas t’y échouer souvent, le gars ! Je peux te moucharder, moi aussi.

Ç’aurait pas été un tel vieux, je me serais mis à le bourrer de coups de bottes.

Il entama sa chanson, et je compris, enfin, quelques paroles de son refrain diabolique :