Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/84

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C’était la tour, prends-garde,
C’était la tour… d’amour !
D’amour… our… our… ur !

Mon Dieu, de quelle tour d’amour voulait-il me causer, le pauvre bonhomme ? Si nous habitions tous les deux une tour où il fallait prendre garde, elle n’était guère d’amour, car elle manquait vraiment de demoiselles à marier.

La nuit s’écoula tranquillement, et le lendemain je me réveillai durant que mes serins faisaient leur toilette, s’aspergeant l’un l’autre d’un quart de ma ration d’eau.

Ces affreuses petites bêtes me navraient par leurs disputes. Il y avait Cadic et Cadichet. Cadic, plus vieux, devait commencer la goutte. Il volait lourdement, se repliait toujours une patte sous le ventre ; Cadichet, plus alerte, plus vorace, mangeait perpétuellement et semait sa provision de millet à travers la chambre pour embêter son voisin. L’aîné chantait quelquefois d’un accent si perçant qu’il me saignait le tym-