Page:Rachilde - Le Dessous, 1904.djvu/228

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pour s’éclairer jusqu’à son château, scintillait vaguement, d’un fer blanc plus propre que le reste de son ménage. La fille se dressa, résolue, noua ses cheveux et boutonna son col, chercha son manteau.

— Je vais aller au plus près, je trouverai bien du pain et des légumes, une côtelette pour toi. Demain on arrangera des menus plus soignés. Dans ce sale pays, on doit tout de même vendre des choses ordinaires. Comment t’y prends-tu, d’habitude ?

— Je vais quelquefois dîner chez le directeur de Flachère.

— Ce M. Davenel qui a une fille ? Un homme riche ?

— Oui.

— Alors, tu n’es pas invité… ce soir ?

— Non !

Il la contemplait, les yeux phosphorescents, ayant oublié et la faim et la soif. Il ajouta de son plus âpre accent de gouaille :

— Tu as de la servante dans la peau, Flora, il faut que tu t’occupes de la cuisine… maintenant.

Elle se baissa pour allumer la lanterne, ne découvrit pas les allumettes.