Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/114

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— Mon frère Michel, dit-elle simplement.

Le notaire salua en glissant un regard de coin, un peu étonné. On lui avait sans doute parlé d’un étourneau, mal élevé, d’un animal dans le genre de Fanette. Or, Fanette continuait à montrer les dents et le jeune homme, d’une rare élégance, qui survenait, ne souriait pas du tout.

— Monsieur, ajouta Marie d’un ton doucement résigné, je crois qu’il est bien inutile de me soumettre les décisions de mon fiancé. J’accepte d’avance tout ce qu’il lui fera plaisir de faire… pour ou contre moi. Je n’ai pas d’autre fortune que mon travail et celui de mon frère. Nous vivons tous les deux au jour le jour, sans nous soucier du lendemain. C’est vous dire, monsieur, que je n’ai pas la prétention de discuter des chiffres, car je n’y connais rien. Et puis, un contrat, cela prévoit tant de choses pour l’avenir… que… ça ressemble vraiment trop à… un testament.

— Mademoiselle, je suis ici justement, pour vous expliquer…

— Voulez-vous me permettre une question, à moi, le frère de Marie Faneau ? interjeta le jeune homme qui jouait avec son étui à ciga-