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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/116

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un sourire sur les lèvres un peu pâlies de sa sœur.

— Veuillez excuser mon frère, monsieur Mahaut, mais il ne prend jamais rien au sérieux… que devant des preuves. C’est un graveur qui ne connaît que l’art, très mordant, d’appuyer son burin.

Le notaire s’inclina en ne s’adressant qu’à elle :

— Voici tous les parchemins requis, mademoiselle, au moins pour établir la lignée directe de mon client et voici, en outre, ce qu’on appelle un arbre généalogique.

— … Qui sera, pour ma sœur, celui de la science du bien et du mal, comme dans la Bible ! objecta tranquillement Michel, ne voulant rien épargner aux Pontcroix, fussent-ils nés à l’époque du Paradis terrestre, mais sentant qu’il perdait la partie avec l’espoir de découvrir un grand aventurier.

La séance fut longue, effroyablement chargée de remarques griffonnées en marges et de reports sur les comptes courants. On finit par apprendre nettement l’existence du manoir de Pontcroix, à quelque distance de la baie de ce port perdu, un port de pèche où l’on ne voyait