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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/123

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Et il fila, prestement, dans la spire de l’escalier, en équilibrant ses coupes avec une adresse de jongleur.

La-haut, il y avait, le dos au feu, son ventre pointant sous le gilet, Gompel, qui était le seul être insoucieux de la fête, car il croyait avoir marié sa filleule et pesait de tout son poids dans la balance de leur bonheur. Songez donc ! Un mariage d’amour, un vrai ! Un roi de la guerre épousant la paisible bergère, si laborieuse, deux gloires s’unissant… dans sa galerie ! Quel tableau parmi les autres ! Peut-être le seul vraiment signé ! Il aurait placé ses trois Corot qu’il n’aurait pas eu de plus pure satisfaction. Il envoyait des communiqués à tous les échotiers mondains et exaspérait littéralement Marie Faneau par ses compliments.

Il y avait ce vieux notaire gourmé Me Mahaut de Saupré, chauffant les liqueurs dans ses mains, et inventoriant le mobilier, se livrant à des calculs méticuleux pour deviner l’époque précise du grand divorce. Certes, la demoiselle était charmante, se tenait admirablement, mais… une parisienne… avec le caractère indomptable de son client, son humeur jalouse…

Henri Duhat, médecin, l’ami intime de M. de