Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/165

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— Je le sais bien et je me propose d’en abuser, monsieur de Pontcroix : ma sœur n’a plus l’intention de vous épouser, voilà ce que je suis venu vous dire.

Il s’assit sur le fauteuil de cuir en face de la lourde table bureau, calculant que c’était là une barrière suffisante à la violence de certains gestes.

Pontcroix se croisa les bras en jouant machinalement de son index droit sur sa manche gauche.

Seul, ce petit mouvement fébrile indiquait la tension de son esprit.

Il aspira fortement l’air et demanda, très naturel :

— Pourquoi ne m’a-t-elle pas dit ou écrit cela elle-même, Monsieur ?

— Simplement parce qu’il est plus convenable que je vienne vous l’apprendre.

— Ah ! Vous savez au juste, vous, ce qui est convenable ou non ?

— J’ai l’habitude de me fier à ma fantaisie ou à mon instinct, cher monsieur. Moi je ne suis pas un grand seigneur… je suis libre.

Pontcroix tressaillit, car ce que son adver-