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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/170

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conteste pas, mais il n’est pas prouvé que votre force, à vous, soit celle de l’amour. Nous allons donc savoir qui aimera le mieux, du mari vainqueur ou du frère prisonnier. Un bon conseil, marquis ! Tâchez de faire votre cour plus simplement, car… tout est à recommencer. Vous êtes allé trop loin… ou pas assez. Une femme qui a peur n’est heureuse que si on la rassure par des moyens naturels.

Le marquis reconduisit le jeune homme en riant.

— Vous êtes le garçon le plus intelligent que je connaisse. Nous deviendrons les meilleurs amis du monde, Michel. Voulez-vous prévenir Marie, ma chère fiancée, que je l’attends au Ritz, tout à l’heure, pour le thé ? Amenez-la-moi, nous dînerons n’importe où cela lui agréera, en public, avec toutes les lumières, tous les témoins, toute la musique. Ce sera charmant ! Et n’oubliez pas que je suis à votre entière disposition pour tout ce qu’il vous plaira de me demander, mon frère.

Il appuya sur le mot.

Mais ils ne se tendirent pas la main. Ni l’un ni l’autre n’en ayant réellement envie.

Marie Faneau n’en revenait pas ! C’était une