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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/172

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peu spéciale de son frère qui semblait connaître toutes les fatalités des mauvaises passions et ne lui prêchait pas précisément la morale. Assez femme pour désirer être aimée, pas assez femme pour savoir très bien comment, elle ne dirigeait plus sa vie, parce qu’elle était un peu fatiguée. Sous la conduite de ce chevalier servant, très ingénieux, aussi jaloux que le fiancé, elle ne sentait pas le besoin de l’isolement avec l’être préféré, ne sachant plus de quel côté était le véritable amour ou le véritable danger.

On allait de fête en fête, négligeant le travail d’art et le métier. Se couchant tard, il notait pas facile de se mettre à l’ouvrage de bonne heure. Si Marie touchait encore volontiers à ses pinceaux, Michel perdait complètement de vue son atelier et étonnait les camarades par le luxe princier de ses habitudes. Yves de Pontcroix déclarait ne plus pouvoir vivre sans lui. Il l’envoyait chercher chez Fusard avec l’auto, et quand on ne l’y rencontrait point, le chauffeur avait l’ordre de se rendre cour de Rohan, d’où on le ramenait presque toujours avec la fiancée.

Déjeuners au Bois, promenades si le temps le