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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/188

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Faneau, répondit avec une certaine naïveté Henri Duhat.

— Oh ! votre secret professionnel ! Est-ce qu’il devrait exister devant un mariage menaçant l’avenir d’une femme ? gronda le jeune homme impatienté. Alors, quoi ? C’est un malade votre client ?

— Non, mon cher. Il est guéri, puisqu’il aime. Il brise volontiers tout ce qu’il touche pour s’amuser… Ce fut un soldat superbe, il est encore un orgueilleux… j’attends, pour prononcer un dernier diagnostic, que l’amour en fasse un homme, un homme qui ne joue plus !

Et un sourire mélancolique erra sur les lèvres d’Henri Duhat, le Breton fataliste.

Les trois jeunes gens réunis, il ne fut plus question que de la fiancée.

— Nous n’allons pas la chercher ? interrogea le marquis.

— Ma sœur vous prie de l’excuser ce soir, déclara Michel, qui prenait sur lui ce refus. Elle est un peu souffrante et moi je suis obligé d’aller à un rendez-vous… que je n’ai pas fixé moi-même, hélas !

— Quel mauvais sujet incorrigible ! soupira Pontcroix contrarié, mais indulgent.