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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/217

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est merveilleux. Je suis obligé de m’occuper un peu de ce qui se passe dans ma machine. Il y a quelque chose qui ne marche plus.

— Vous savez ce que c’est ?

— Je m’en doute. Un chauffeur doit toujours connaître son métier… surtout quand ce n’est pas son métier.

— Voulez-vous que je vous aide ?

— Non, puisque vous n’y entendez rien.

Michel, sauta sur la route à son tour et sentit, au sortir des fourrures qui l’enveloppaient, glisser sur ses épaules comme un linge mouillé. Une bise humide soufflait, on percevait le murmure d’une eau qui coulait très bas, très loin, au pied d’une montagne boisée dont les arbres touffus empêchaient de distinguer le cours, fleuve, rivière ou torrent.

Le phare, leur unique phare, s’éteignit.

— Comme l’autre est brisé, nous n’avons plus que ma lampe de poche pour trouver la réparation qu’il faut entreprendre. Vraiment, Lucot a-t-il négligé ce détail, lui, si consciencieux ? gronda l’automobiliste déçu.

Le marquis de Pontcroix, comme un simple conducteur de taxi, avait ouvert le capot et examinait l’intérieur fumant de sa machine. Il sor-