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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/246

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avec le chauffeur de M. le comte de la Serra, qui veut vendre sa grande limousine que Monsieur connaît. Sept places, carrossée en voiture de tourisme, conduite intérieure. Ça vaudrait mieux que les nouvelles marques, ça tient la route. Ah ! si Monsieur le marquis avait eu celle-là…

— C’eût été exactement la même chose ! fit pensivement le marquis en regardant le portrait de Michel qui lui souriait de son sourire à la fois pervers et puéril.

Il y eut un silence pénible.

Le chauffeur tremblait encore à l’idée qu’il aurait pu conduire l’autre.

— …Mais oui, Lucot, ajouta durement M. de Pontcroix, parce que vous auriez oublié de visiter les phares.

Lucot baissa le front. Avec un patron du genre de cet aristo il ne fallait pas s’aviser de vouloir discuter. D’ailleurs, ils avaient tous remarqué, dans son personnel, que jamais il ne réprimandait : il renvoyait, simplement. Or, puisque Lucot était encore là et qu’on le chargeait de négocier au sujet de l’autre voiture, c’est qu’il y avait du bon.

Et le marquis de Pontcroix, prenant son